Madagascar : aider les écoliers à manger pour étudier
Mieux manger pour mieux apprendre : c’est le projet qu’a mené la délégation Loire Océan d’AGIRabcd dans deux communes de Madagascar dans l’Océan indien.
La cinquième plus grande île du monde reste, malgré ses richesses naturelles, l’un des pays les plus pauvres, avec plus de 30 millions d’habitants.
L’insécurité alimentaire s’aggrave surtout pendant la “soudure” (décembre-mars), lorsque la production de riz récoltée en avril est déjà utilisée avant la récolte suivante.
Depuis 2009, soutenue par la Région Pays de la Loire, le département de Loire Atlantique, la ville de Nantes, la fondation d’entreprise Bel, l’association française Agri-agence Fert et l’organisation agricole malgache FIFATA, ainsi que quelques entreprises et fondations et de nombreux particuliers et bénévoles, notre association mène un projet de co-développement sur les Hauts Plateaux malgaches, à Alatsinainy Bakaro et Fitsinjovana Bakaro à 75 km au sud-est d’Antananarivo, 50.000 habitants à elle deux dont 51% de moins de 18 ans.
Le projet, qui s’achève fin 2025, a débuté par:
la construction d’une école
à Alatsinainy Bakaro
la rénovation d’un centre de santé de base
l’installation de latrines et de puits dans 20 écoles
Pour parer l’absentéisme scolaire pendant la soudure, des cantines ont été créées dans 16 écoles pour 2.500 enfants.
Des sessions de formation en français ont été organisées pour des enseignants malgaches.
De petits barrages à Fitsinjovana Bakaro permettent d’irriguer 24 hectares pour 167 familles.
Des bâtiments de stockage sont construits. Surtout, de nombreuses organisations de producteurs se créent pour mieux gérer les stocks, acheter semences et vaccins, améliorer la commercialisation des produits.
Les rendements grimpent, pour le riz mais aussi la pomme de terre, les haricots, le poulet local “gasy”, les légumes. Des expériences de pisciculture sont menées.
Après deux ans d’absence en raison du Covid, le développement d’un projet agro-écologique efficace a repris.
Plus de 1.600 arbres fruitiers sont plantés, les formations de paysans dispensées par un technicien agricole malgache financé au début par AGIR se multiplient, des Groupements Volontaires d’Epargne et de Crédit (GVEC) plus efficaces que les traditionnels micro-crédits financent des projets.
Les 16 écoles dotées de cantines ont lancé des jardins potagers communautaires pour pérenniser les cantines, avec chacune un paysan relais pour conseiller les parents.
Aujourd’hui, ces cantines fonctionnent sans financements d’AGIRabcd.
Changement climatique oblige, il a fallu recreuser les puits. Reste à améliorer la gestion de l’eau et conforter la formation des paysans.
L’objectif d’assurer la souveraineté alimentaire des habitants, surtout des enfants, est en passe d’être atteint.
AGIRabcd achève ce projet représentant une moyenne de 25.000 euros par an depuis 2010 avec le sentiment qu’ils sont capables de poursuivre leur développement de façon autonome.